UNE PETITE HISTOIRE
Comment recréer une dynamique collective… à partir d’un mensonge
Film : The Postman
26 janvier 2012

En 2013 (!), dans l’Ouest américain, une guerre d’une ampleur sans précédent a fait voler en éclats les structures de la société et bouleverse l’écosystème. Les survivants vivent dans des hameaux de fortune sous le joug d’un général auto-proclamé qui fait régner la terreur. Un vagabond, comédien ambulant, anonyme ayant trouvé une sacoche pleine de courrier se fait passer pour un facteur afin d’être accueilli dans un village.

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Pris au piège de son mensonge initial, il invente une histoire d’Etats Unis Restaurés dans lesquels les communications seraient en train de se remettre en place. Cette histoire redonne espoir aux survivants qui organisent  leur propre réseau de facteurs. Les solidarités se récréent et permettent de s’unir contre le tyran.

S’il ne brille pas par ses qualités cinématographiques (élu pire film de l’année… ), ce film naïf et humaniste est intéressant par le ressort narratif de base : une fiction vraisemblable, apportant l’espoir peut être un socle pour organiser l’action collective, qui en retour va rendre réelle la fiction et la renforcer, élevant son auteur au rang de mythe.

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Celui-ci, endossant le rôle malgré lui, va devenir le leader de la résistance. Belle démonstration de création de sens en boucle par un dispositif : une sacoche et un costume de facteur, un homme errant en quête d’identité un groupe en attente d’espoir, une histoire factice…et une réalité émerge, le menteur est promulgué héros et le devient in fine par ses actes.